La Caverne ch7

Publié le par Stelio

 

7.Vivre sous la terre

Les jours suivants, je commençais à prendre goût à cette vie sous terre. En plus de la mousse, je pouvais désormais manger des fruits que je cueillais sur l’arbre. Je les appelais des pommes car c’était l’aspect qu’elles avaient mais le goût qu’elles offraient, était totalement différent. C’était un goût sucré et doux qui n’avait aucun autre équivalent dans les fruit que j’avais eu l’occasion de goûter.

J’avais maintenant un point d’attache, la grotte aux arbres, et je commençais à me repérer dans le dédale de galeries. J’appris très vite à quel rythme les arbres se desséchaient. Pour leurs rendre la vitalité, j’avais entrepris d’uriner dans la pièce au pied des arbres pour attirer les méduses. Alors que la première fois ça m’avait écœuré, ça m’amusait désormais. Mais il faut avouer que, la plupart du temps, je partais tout de suite après m’être soulagé.

Pour la première fois depuis que j’avais atterri dans cet endroit, j’entrepris de me laver et de laver mes vêtements. Je sentais la sueur et la crasse et, bien que je n’avais pas de savon, je me disais que ça me ferait du bien. Je me lavais dans un lac et j’en profitais pour nager. Je ne m’éloignait pas trop loin du bord car je ne savais pas quelle profondeur avait le lac. Les méduses buvaient sur les bords et ne faisaient aucune attention à moi.

Après m’être lavé, ce fut le tour de mes habits. Je frottais du mieux que je pus mais encore une fois je le fit sans savon. Quand j’eu fini, ils avaient une meilleure allure. Ils n’avaient certainement plus l’aspect qu’ils présentaient le premier jour mais ce n’était pas non plus les loques crasseuses que je trimballais depuis plus d’une semaine.

Ensuite, j’allais à la grotte avec la rivière de lave. C’était le meilleur endroit que je connaissais pour sécher rapidement mes vêtements. J’étais nu, mes habits sous le bras. Je n’avais pas agi à la légère. J’avais consciemment choisi le lac le plus proche de la grotte à la lave si bien que je n’avais pas énormément de chemin à faire. Et puis ça ne me dérangeait pas du tout. Il n’y avait aucun vents à l’intérieur et la température ambiante était agréable et comme je ne suis pas quelqu’un de timide, ce n’était certainement pas les quelques méduses et hommes de sable que je croisais qui me faisaient peur.

Dans la grotte à la lave, ce fut tout autre chose. Je ne pouvais pas me rapprocher trop près de la rivière de lave si je ne voulais pas me brûler la plante des pieds. Je réussis à trouver un bon endroit ou je m’assis et allongeais mes vêtements sur le sol. Je profitais du temps que mes habit séchaient pour regarder la mort des limaces et la naissance des chiens de feu. Je m’étais mis hors du passage pour ne déranger aucune créatures et surtout pour ne pas être dérangé. Quand la séance de séchage fut fini, je remis mes vêtements. Je me sentais mieux. Il aurait fallu que je puisse me raser et j’aurais été aux anges mais je n’essayais même pas. Je n’avait pour tout outil des pierres grossières que je pouvais récupérer sur le sol. Je préférais ne pas essayer.

Je commençais à me sentir bien dans cet environnement qui m’avait paru hostile au premier abord. Mais j’étais loin d’avoir découvert tous les secrets que ces grottes pouvaient m’offrir. Un jour alors que j’étais en train de me sécher dans la grotte à la lave, je vis entrer une nouvelle créatures. Elle avait l’aspect d’un crabe géant dont la hauteur atteignait mes genoux. Le crabe était de couleur jaune et l’aspect de sa carapace me rappelais légèrement celui des hommes de sable. Alors que toutes créatures, autres que les limaces, semblaient éviter cette caverne, le crabe paraissait, au contraire, être attiré par ce lieu. Venait-il y mourir à l’instar des limaces ? Il me semblait encore plein de vie. Je ne savais pas ce qu’il cherchait mais je décidais que cette énigme attendrait car une autre plus importante me venait à l’esprit. D’où venait-il ?

Je me levai et remis mes vêtements. J’allais partir à la recherche du lieu de naissance du crabe. Je venais à peine de sortir de la grotte quand je vis deux crabes arriver, de plus ou moins la même grosseur que le premier. La piste des crabes était facile était facile à suivre car ils se trouvaient en abondance dans les galeries que j’empruntais alors qu’il n’y en avait aucun des heures avant.

Je parcourais la piste depuis de bonnes longues minutes quand je sentit la température monter. Je me trouvais dans une grotte de taille moyenne. Je me mis hors du chemin en pensant voir passer un chien de feu mais c’en était pas un. Ce que je vis entrer c’était un petit homme chauffé à blanc qui me faisait penser vaguement à un homme de sable. L’homme était plus grand. Il atteignait la hauteur de mon nombril. Il marchait d’un pas rapide comme l’homme de sable. Il était constitué d’une matière chauffée à blanc. L’homme blanc prit le chemin que j’empruntais en sens inverse.

Encore un mystère de plus que j’essaierais de résoudre, pensais-je à ce moment-là. Je n’aurais jamais cru que le hasard me donnerait très rapidement la réponse. J’étais toujours sur le chemin des crabes. J’en voyais un autre pas très loin devant. Cinq mètres nous séparait encore quand un chien de feu arriva par une deuxième ouverture. Les deux créatures se figèrent quand elles furent proches l’une de l’autre. Je comprenais que la fusion aurait lieu entre les deux créatures. J’avais déjà vu les fusions entre les méduses et les hommes de sable et je compris que c’était ce qui allait se passer. J’étais impatient de voir comment ces deux créatures fusionner. Le crabe et le chien de feu commencèrent à se désagréger et je vis s’élever une tornade de feu et de sable. Les deux composants firent une pâte blanche, brûlante. La pâte, d’abord informe, se transforma tout doucement en homme blanc. Aussitôt formé, il se mit en route. Il allait dans ma direction. Je me collais contre le mur, en sueur. Il me dépassa sans faire attention à moi.

Je regardais l’homme blanc sortir puis repris ma route. La pise des crabes ne s’était pas envolée. Je la retrouvais comme si rien ne s’était passé. Finalement, je trouvais l’endroit d’origine des crabes. Je restait figé à l’entrée de la grotte. A l’intérieur une douzaine d’arbre jaune sable s’élevaient majestueusement. Les fruits que ces arbres produisaient avaient une forme étrange. Il fallut que l’un des fruits tombe sur le sol et commence à bouger pour que je comprenne que je venais d’assister à la naissance d’un crabe. Le sol qui composait cette grotte était sablonneux. Je voyais de temps en temps un homme de sable sortir du sol. Par intermittence, une méduse entrait dans la grotte. Elle se faisait aspirer pratiquement tout de suite par l’un des arbres. Je commençais à comprendre ce qui se passait dans la caverne et j’en eu très vite la confirmation. Une autre méduse venait d’entrer dans la caverne. Elle rencontra la route d’un homme de sable et il y eut fusion. La pousse qui en résultait ne mourut pas mais poussa comme dans l’autre grotte. Il était semblable aux autres arbres qui l’entouraient. Je compris alors une chose que je savais inconsciemment : le terrain avait toute son importance dans l’alchimie qui se produisait entre deux créatures.

 

Publié dans Récits

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